Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Inside
Inside
Mobilité genevoise : prêts pour une partie de Tetris urbain ?
Le 8 juillet 2024
En apprenant que le célèbre jeu Tetris, créé en 1984 par le Moscovite Alexey Pajitnov, répondait à notre désir universel de fabriquer de l’ordre à partir du chaos, j’ai immédiatement pensé à la mobilité genevoise qui, elle aussi, tente d’imbriquer différentes formes dans l’espace-temps cantonal. Comme dans une partie de Tetris, il n’est pas facile d’harmoniser notre multimodalité, compte tenu de son cadre et de ses variables : développement de nouveaux quartiers, mise en œuvre de la ceinture urbaine, développement de zones d’activité, insécurité croissante, incivilités, congestion du trafic routier, et réduction des lieux de stationnement dans l’espace public.
Dans la dynamique urbaine de Genève, la mobilité est devenue un défi majeur. Avec une population dense et des infrastructures routières limitées, naviguer dans la ville peut souvent ressembler à un jeu de Tetris complexe. Dans ce jeu emblématique, les pièces tombent rapidement, et la clé du succès réside dans l’art subtil du positionnement stratégique pour maximiser l’utilisation de l’espace disponible. Pour ce faire, l’État est à la manœuvre, en collaboration avec les urbanistes et les acteurs de la mobilité, pour développer et optimiser les différents types de locomotion.
Des problèmes endémiques et de nouveaux phénomènes continuent de poser des défis significatifs
Aux difficultés techniques ou infrastructurelles s’ajoutent des comportements individuels perturbants : voitures remontant les voies des transports publics ou stationnées sur les places réservées aux deux-roues motorisés, deux-roues motorisés obstruant les passages piétonniers, vélos envahissant les rues piétonnes ou brûlant impunément les feux rouges.
Pour que le progrès puisse être partagé par tous, comme l’a dit le philosophe, il est temps de faire respecter les règles civiques élémentaires, dans le dialogue bien sûr, mais aussi dans la fermeté.
Les transports publics, piliers de la mobilité genevoise, font aussi face à des problèmes récurrents de ponctualité pour le Léman Express et de sécurité pour les TPG, poussant certains usagers à reprendre leur voiture. Des mesures drastiques doivent être prises sur ces points, car ils troublent la quiétude civile et ont pour conséquence potentielle de peser sur les encombrements. On ne peut toutefois que se féliciter du succès des nouvelles pistes cyclables sur le quai rive gauche, qui contribuent à libérer de l’espace tout en assurant la protection des cyclistes.
La croissance démographique est un phénomène naturel, qui engendre de fait l’augmentation du trafic. Vous l’aurez remarqué, la circulation se fluidifie durant les périodes de vacances, lorsque les genevois voyagent. Je ne peux m’empêcher de soulever la question du potentiel de notre ville au développement urbain, et de ses voies de communication dont le plan initial date pour une partie de plusieurs siècles.
Et la voiture dans tout cela ?
Elle reste encore le mode de transport le plus fréquemment utilisé par les pendulaires romands et provoque dans notre canton un total de 5h30 de bouchons quotidiens. Face à cela, les élus poursuivent leurs mesures de diversification de la mobilité afin d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cela inclut, entre autres projets, l’amélioration des capacités du Léman Express, le passage au 100 % électrique des véhicules TPG, l’accroissement des places de parking à l’échelle du Grand Genève, l’objectif de 800 trains par jour entre Lausanne et Genève, et l’élargissement de l’autoroute de contournement ouest.
Grâce à l’intelligence artificielle, gageons que d’autres solutions seront trouvées pour faciliter la vie des usagers. Je rêve d’une application multimodale réunissant des informations en temps réel sur les itinéraires optimaux des différents moyens de locomotion, et les disponibilités des transports publics.
Dans Tetris, chaque espace vacant est une opportunité pour insérer une pièce et marquer des points. De manière similaire, à Genève, chaque centimètre d’espace urbain doit être optimisé pour répondre aux besoins de mobilité de la population. Cela peut signifier la création de voies réservées aux bus pour accélérer les déplacements en transport en commun, l’aménagement de pistes cyclables protégées pour encourager la circulation à vélo ou même la promotion de la marche en aménageant des espaces piétonniers attractifs.
La mobilité peut être comparée à un jeu de Tetris complexe, où chaque mouvement compte et où l’art du partage de l’espace restreint est essentiel. En adoptant une approche stratégique et collaborative, Genève peut surmonter ses défis de mobilité et créer un environnement urbain plus fluide, sûr et agréable pour tous ses habitants.
Thierry d’Autheville
Directeur général